Bâtir / Bilbao (2005)
Cette série de portraits et de paysages représente un voyage à Bilbao et de ses alentours. La série d’images faite en Espagne peut relever d’un caractère sociologique car on note l’association très nette du culturel, du loisir et des jeux aux pôles de commerce. Tout est rattaché à l’idée de la consommation.

Dans mon travail, il ne s’agit pas de faire une série d’un même lieu mais d’associer des images qui montrent bien un lieu « en construction » basé sur le capitalisme. L’impuissance de l’être humain se présente comme spectateur de la scène. Trois filles en vêtements colorés devant cette vue industrielle. Coca cola et le musée Guggenheim, montrent l’association des puissances industrielles et institutionnelles américaines.

Le titre indique divers sens du mot « Bâtir » et interroge la société. Sur quelle fondation est construite notre société occidentale. Pour cette série, j’ai photographié des scènes paradoxales. Un chantier avec une pelleteuse et en haut, à gauche, comme les affiches publicitaires, un slogan est inscrit sur ce panneau qu’un nouveau Bilbao va être construit. Sur une autre photographie, nous voyons des balançoires à proximité d’un centre commercial. On incite déjà à lier plaisir et consommation au plus jeune âge.

Les rues souvent vides de gens, les plages désertes, une tente dressée sur le sable interroge la question des logements. Les deux photographies de jeunes hommes sont répétitives car elles sont prises à un temps proche l’une de l’autre, elles indiquent l’attente des jeunes gens.

Au cours de ces longues marches à travers une région dont je ne connaissais pas la langue, j’ai photographié ce qui me semblait paradoxal mais vrai dans notre société car imprégné, installé dans l’iconographie urbaine. Les personnes présentes soulignent cet arrêt du mouvement, une suspension du temps.